J'ai demandé au ministère de l'Intérieur si la loi était en train d'être modifiée de sorte qu'un délinquant sexuel condamné comme Kaddour-Cherif serait à l'avenir expulsé si son droit de visa pour être au Royaume-Uni avait expiré. Il s'avère que cela est compliqué. Un ministre m'avait rappelé que le projet de loi sur la sécurité des frontières en cours au parlement - il est aujourd'hui à la Chambre des Lords - interdirait aux délinquants sexuels de demander l'asile au Royaume-Uni. Mais, m'a dit plus tard le ministère de l'Intérieur, cette clause n'aiderait pas le gouvernement à expulser un séjour irrégulier comme Kaddour-Cherif, même s'il a été condamné au Royaume-Uni pour exhibitionnisme, a reçu une peine de travaux d'intérêt général et a été inscrit au registre des délinquants sexuels. Apparemment, il ne peut être expulsé que si le Royaume-Uni réforme ou se retire de l'article trois de la Convention européenne des droits de l'homme. C'est la disposition de la CEDH qui stipule que même les criminels ne peuvent pas être expulsés du Royaume-Uni s'ils risquent de faire face à la torture ou à des conditions de vie inhumaines dans le nouveau pays d'accueil. Le ministère de l'Intérieur estime que Kaddour-Cherif, un ressortissant algérien, pourrait faire une demande réussie pour rester ici en vertu de l'article trois. Pour cette raison, de manière générale, la nouvelle secrétaire d'État à l'Intérieur, Shabana Mahmood, est déterminée à extraire le Royaume-Uni de l'article trois ou à le réformer. Ou du moins, c'est ce qu'on m'assure. Cependant, une telle réforme ne peut pas être précipitée. Et si Kaddour-Cherif est finalement retrouvé et renvoyé en prison, il pourrait rester au Royaume-Uni plus longtemps que la plupart des gens ne le souhaiteraient.